« Le coronavirus peut se transmettre en parlant ou en respirant » l’alerte d’un médecin sur la maladie

Publié le 7 avril 2020
MAJ le 26 novembre 2024

Dans le but de comprendre et de ralentir la vitesse de propagation du coronavirus, de nombreuses études sont réalisées aux quatre coins du monde. Dans ce sens, certaines d’entre elles évoquent la possibilité d’une transmission aérienne. Un médecin américain a adressé une lettre de mise en garde à la Maison Blanche. Son contenu a été relayé par nos confrères de CNN.

Le Dr. Harvey Fineberg, a adressé une lettre à la Maison Blanche où il alerte quant à la possibilité que le coronavirus ne se propage pas uniquement à travers la toux et les éternuements, mais également par le biais de la parole et de la respiration.

La propagation du coronavirus

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, le nouveau coronavirus est transmis par les personnes porteuses du virus à travers des gouttelettes respiratoires expulsées par le nez ou la bouche. Toujours selon l’OMS, ceci arrive principalement lorsqu’une personne porteuse du virus tousse ou éternue à proximité d’une personne saine.

Ces gouttelettes peuvent également se retrouver sur des surfaces ou des objets avec lesquelles une personne infectée serait rentrée en contact, et infecter par la même occasion toute personne saine qui les toucherait avant de se toucher les yeux, le nez ou la bouche.

L’OMS ajoute qu’il est également possible de contracter le coronavirus en inhalant des gouttelettes d’une personne malade qui vient de tousser ou d’éternuer, et qu’il est donc important de se tenir à plus d’un mètre de toute personne présentant des symptômes.

La parole et la respiration : deux modes de propagation possibles selon des chercheurs

Si l’OMS ne mentionne pas la question de la respiration ou de la parole comme vecteurs de propagation, l’organisation précise toutefois qu’elle examine les travaux de recherche en cours sur la manière dont le nouveau coronavirus se répand.

Une étude américaine récemment menée par un comité scientifique qualifié de “prestigieux” par CNN a, quant à elle, révélé que le coronavirus pouvait sans doute se propager à travers la parole et la respiration, voire même à travers une simple expiration, et non pas seulement par le biais de toux ou d’éternuements. Comme le détaille le Figaro, les résultats scientifiques préliminaires feraient “pencher la balance en faveur d’une transmission du virus via l’air expiré par les gens (…) et non plus seulement par les gouttelettes projetées lors d’un éternuement directement sur le visage d’autres personnes ou sur des surfaces”.

“Alors que les recherches spécifiques [au coronavirus] sont encore limitées, les résultats des études disponibles suggèrent l’aérosolisation du virus à travers la respiration normale”, peut-on lire dans la lettre adressée par Dr. Harvey Fineberg, Président d’un Comité de la National Academy of Sciences à l’attention de la Maison Blanche. L’objectif principal de ce document était de répondre à une requête émise par la résidence officielle quant aux méthodes de propagation possibles du Covid-19.

“Les recherches disponibles en ce moment soutiennent la théorie selon laquelle le coronavirus pourrait se propager à travers les bioaérosols générés directement par l’expiration du patient”, peut-on encore lire dans la lettre en question. L’Obs précise toutefois que si le virus est effectivement présent dans la respiration, on ignore encore si cela représente quantitativement une voie importante de transmission”.

Le coronavirus peut-il se propager dans l’air ?

La lettre du Dr. Fineberg à la Maison Blanche explique que des recherches menées par un hôpital en Chine démontrent que le virus peut survivre en suspension dans l’air lorsque les médecins, infirmiers et corps soignant retirent leur matériel de protection, quand le sol est nettoyé, ou quand le personnel médical se déplace.

Une étude de l’Université du Nebraska aurait également révélé la présence de portions du code génétique du virus dans les chambres de patients infectés et ce, à plus de 1,8 m de ces patients. Cependant, “Trouver ces morceaux de virus” ne serait pas  “équivalent à trouver le virus entier”, peut-on lire sur l’Obs. France Info précise par ailleurs que les chercheurs n’auraient pas observé de “particule virale qui puisse infecter quelqu’un”.

Le Dr Fineberg a ajouté que la durée pendant laquelle le coronavirus peut survivre dans l’air dépend de différents facteurs comme la quantité de virus que la personne infectée expulse quand elle respire ou parle, et si l’espace est aéré ou non.

Pour l’heure, il s’agirait donc de suspicions, met en garde France Info, “Mais aucune confirmation, aucune preuve ferme” n’attesterait actuellement “que le covid-19 puisse rester en suspension dans l’air, en condition réelle et que ces particules soient capables de contaminer quelqu’un”, peut-on lire sur le site du média français.
Ce dernier précise toutefois que cette piste n’est pas écartée, notamment en intérieur, dans des endroits comme les hôpitaux où les scientifiques s’accordent à dire que les quantités de virus excrétées par les malades peuvent être importantes et que “par précaution, les soignants doivent particulièrement se protéger”.