Coronavirus : prolongé au-delà du 15 avril, le confinement pourrait durer encore longtemps

Publié le 11 avril 2020
MAJ le 26 novembre 2024

S’étendant désormais dans plus de 190 pays et territoires du monde entier, le coronavirus fait de plus en plus de victimes. En Europe, le bilan s’élève à 665 778 cas de contaminations recensés dont 59 508 morts. À elle seule, la France dénombre 12 210 décès des suites du Covid-19. Rappelons que ces chiffres sont sous-évalués puisqu’ils ne représentent qu’une fraction du nombre réel de morts. Face à ce fléau sanitaire, le gouvernement français a mis en place des mesures strictes en vue d’enrayer l’épidémie. Ainsi, depuis le mardi 17 mars, un confinement obligatoire a été instauré dans l’Hexagone. Prévue pour une durée de quinze jours, le confinement a été prolongé jusqu’au 15 avril. À présent, l’Élysée a annoncé une seconde prolongation du confinement. Plusieurs hypothèses ont été abordées à ce sujet, comme l’expliquent nos confrères de Ouest-France. Le déconfinement pourrait-il avoir lieu fin mai ?

Si l’évolution de l’épidémie en France reste soumise à l’incertitude, le respect des mesures de confinement est de rigueur. Pour lutter contre la propagation du nouveau coronavirus au sein du territoire français, il est essentiel de restreindre les déplacements au strict nécessaire. Alors que l’Élysée a annoncé une prolongation de la durée du confinement, de nombreux français se hâtent de connaître la date de fin de cette mesure d’exception. C’est ainsi que la prochaine allocution du président de la République Emmanuel Macron est attendue avec impatience, ce lundi 13 avril.

Un confinement jusqu’à fin mai ? 

Quatrième semaine de confinement en France. Nombreux sont ceux qui ont du mal à voir le bout du tunnel. Alors que la date du déconfinement suscite la curiosité de tout un chacun, le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, a apporté des éléments de réponse au média France Info. “Dans l’état actuel des connaissances, on peut discuter de ce qui se passe dans le post-confinement, mais l’élément essentiel et capital est la poursuite d’un confinement strict sur plusieurs semaines”, a annoncé l’immunologiste. Pour lui, avant de prévoir un déconfinement, il faudra veiller à ce que “les services de réanimation commencent à être plus libres, à avoir des lits, que la pression des formes graves est en train de diminuer”. Interrogé à ce sujet par les sénateurs, le premier ministre Édouard Philippe a déclaré que “le confinement est appelé à durer. Selon des informations parues ce mardi 8 avril sur le Canard Enchaîné, le confinement “pourrait se poursuivre jusqu’à la mi-mai, voire jusqu’à la fin du mois de mai”. En évoquant les propos du Premier ministre à l’Assemblée, le journal rapporte que ce confinement pourrait ne pas être “général et absolu, en une fois, partout et pour tout le monde”, mais que le déconfinement pourrait “se poursuivre tout au long du mois de juin”.

“Nous ne sommes pas encore au pic”

La crise sanitaire que vit la France semble s’inscrire dans le temps, mettant à mal les projets de bon nombre de personnes. Mais le gouvernement s’efforce de faire preuve de transparence pour faire prendre conscience de l’importance du confinement. “Nous ne sommes pas encore au pic”, a prévenu le directeur général de la santé, Jérôme Salomon, ce mardi. Le pic représente le moment où la courbe des nouvelles contaminations s’infléchit. Suite au pic, la France devrait connaître une baisse de l’épidémie. Seulement, ce moment est très difficile à prévoir malgré moult estimations. Rappelons qu’en France, les personnes contaminées par le virus ne sont pas toutes dépistées. Seules celles qui manifestent des symptômes sévères sont soumises au test du Covid-19. Ainsi, le Dr Gérald Kierzek, médecin urgentiste, explique que ce pic épidémique devrait se produire lorsqu’on atteindra “le nombre maximum de gens admis à l’hôpital et en réanimation pour l’épidémie de Covid”.

Le risque d’un déconfinement trop rapide ? 

Le confinement est la seule mesure envisageable pour freiner la propagation du virus en France. En sachant qu’une personne infectée peut en contaminer trois autres, en restreignant les contacts entre les individus, on réduit le risque de transmission du coronavirus. Selon nos confrères du journal Le Monde, le confinement devrait se traduire par une stabilisation puis par une baisse du nombre de patients atteints du Covid-19. Cependant, un déconfinement brutal risque d’engendrer une deuxième vague épidémique. Parmi les confinés, plusieurs sont porteurs du coronavirus sans le savoir puisqu’ils ne présentent pas ou peu de symptômes. En levant le confinement, ces derniers risquent de contaminer d’autres personnes et de provoquer un rebond de l’épidémie. Pour lutter contre cette deuxième vague, Arnaud Fontanet, épidémiologiste à l’Institut Pasteur et membre du Conseil Scientifique Covid-19, évoque l’importance de se préparer avant de mettre fin au confinement. Il faudrait pouvoir bénéficier de plus de tests de dépistage afin d’identifier et isoler les foyers de contaminations. Par ailleurs, le professeur explique que les personnes vulnérables et en particulier celles qui ont plus de 60 ans, devront rester confinés plus longtemps.