Oui, quitter une relation violente est difficile : voici pourquoi
Avoir pour partenaire une personne abusive peut engendrer des dégâts considérables sur l’estime de soi. Par ailleurs, les relations abusives peuvent prendre plus d’une forme, allant de la toxicité aux plus viles violences domestiques. En outre, il semble que peu de personnes sont prêtes à se sortir des griffes empoisonnées de leurs agresseurs au point qu’on veuille se poser la question suivante, « Mais pourquoi ne fuit-elle/-il pas tout simplement ?». Il parait que c’est plus facile à dire qu’à faire. Raison pour laquelle nous allons examiner ce qui maintient la « victime » dans cette position et ainsi, comprendre les nombreuses barrières qui s’érigent sur le chemin tortueux de la délivrance.
Le paradoxe se niche dans la tentative même de fuir son partenaire abusif et bien souvent, il n’est pas simple de mettre un terme à la relation car généralement il n’y a pas une seule raison mais bien plusieurs. En voici quelques-unes.
Le sentiment de honte lié à l’acceptation sociale
Aussi étrange que cela puisse paraître, beaucoup de personnes voient en la violence domestique quelque chose de tolérable quand elles pensent au « qu’en dira-t-on ? ». Elles redoutent d’avance les commentaires stupéfaits de leur entourage et préfèrent alors rester avec le partenaire abusif plutôt que de se couvrir de honte. C’est du moins, ce que pense la victime. Or plus la personne en proie à l’abus persiste à faire perdurer la relation, plus ce même sentiment de honte est exacerbé. Un cercle vicieux se forme, et quitter la relation toxique devient de plus en plus difficile.
Des raisons financières
Dans bien des cas, il est difficile pour des personnes de subvenir à leurs besoins sans l’aide financière de leur partenaire. Confrontées à un dilemme ardu, elles se sentent obligées de faire ce choix et accepter de subir un énième abus. À fortiori, couper les ponts pourrait être coûteux, en particulier s’il s’agit d’un couple marié.
Les enfants
Il est difficile pour la personne d’envisager une séparation puisqu’elle estime que les enfants seront plus à même de recevoir de l’amour et de la sécurité grâce à une famille biparentale. Bien que les parents n’entretiennent pas de relation saine, il leur est difficile d’imaginer élever leurs enfants en étant seuls. Par ailleurs, la peur de perdre l’amour de son enfant après une éventuelle rupture avec la personne abusive, freine toute motivation de « fuite ».
Des promesses de changement
Il est assez facile pour bon nombre de victimes de céder aux nombreuses promesses de changement de leur agresseur. Quitter la personne en question alors qu’elle a promis de changer, peut signifier pour la victime qu’elle a échoué à pérenniser une relation. C’est donc pour éviter d’être pétri de culpabilité qu’il est encore plus difficile de faire le pas. Dans d’autres cas, la personne souhaite en son for intérieur être celle qui pourra changer les écarts de son partenaire.
Les raisons du cœur
Nous avons entendu plusieurs fois la citation de Blaise Pascal qui dit, « Le cœur a ses raisons que la raison ignore ». Sauf que dans le cas présent, il s’agit de scénarios destructeurs. Par amour, le seul espoir de la victime est de voir la violence cesser. Alors elle continue inlassablement d’espérer que son agresseur revienne à « la raison » et cela peut durer bien longtemps.
Soutenir la victime
Au final, mettre fin à une relation abusive n’est décidément pas aussi facile qu’on puisse l’imaginer. Auquel cas, chaque personne fuirait au tout premier signe d’avertissement. Si vous connaissez une personne dans votre entourage qui subit les affres d’un partenaire abusif, il convient de la comprendre, de l’aider afin qu’elle soit forte et la soutenir en trouvant un moyen de rester en contact avec elle (car parfois il peut arriver que le partenaire veuille isoler la personne de son entourage proche).