Certains chercheurs pensent que le coronavirus pourrait commencer à diminuer

Publié le 23 mai 2020
MAJ le 26 novembre 2024

Toute la planète espère que la pandémie s’éteigne d’elle-même et qu’elle ne soit qu’un mauvais souvenir, mais les incertitudes planent à ce sujet. Beaucoup de questions taraudent les scientifiques : la chaleur de l’été sera-t-elle salvatrice pour éradiquer l’épidémie ? le virus reviendra-t-il en automne et sera-t-il, moins ou plus virulent ? Autant de questions qui ne trouvent pas de réponses certaines à l’heure actuelle. Dans une interview accordée à RAC1, deux chercheurs émettent leur avis à ce sujet.

Ce nouveau virus surprend de jour en jour de par sa complexité. De nouveaux symptômes apparaissent et les réactions des patients face au virus Covid19, diffèrent d’une personne à une autre. D’où la nécessite d’être prudent face aux spéculations et d’envisager les pires situations afin de venir à bout de cette catastrophe planétaire.

Certains chercheurs pensent que le coronavirus sera naturellement désactivé

Le Dr Bonaventura Clotet Chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital Can Ruti et directeur de l’Institut de recherche sur le sida (IrsiCaixa) ainsi que le Dr et chercheuse Julià Blanco, estiment dans une interview accordée à l’antenne de RAC1, qu’il est probable que le virus mortel diminue naturellement en été et qu’il reviendra en automne mais avec moins de virulence. Ils précisent par ailleurs ne pas pouvoir prédire ce qui se passera ensuite.

« Il est possible que le virus prenne une forme moins agressive et que nous aurons une faible incidence à l’avenir », déclare le docteur Bonaventura Clotet. En d’autres termes, il estime qu’il y aura moins d’impact sur le système de santé et moins de décès liés à ce virus.

Par ailleurs, le Dr Julià Blanca rajoute : « Que nous supprimions le virus de notre pays, ne signifie pas que la pandémie est terminée ».

Les chercheurs estiment ainsi que le moyen le plus sûr de lutter contre une deuxième vague de coronavirus est le degré d’immunité de la population. Comme le précise le Dr Julià Blanco : « Nous ne connaissons pas le degré de protection que peuvent avoir les cas bénins et asymptomatiques, c’est pourquoi nous élevons cette voix de prudence. Nous ne savons pas non plus combien de temps cela durera ». Son objectif est de mettre l’accent sur la nécessité de poursuivre les gestes barrières et les mesures d’hygiène et de sécurité même en cas de diminution de la propagation du virus.

D’autres chercheurs estiment pourtant que la deuxième vague sera plus meurtrière

Selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies, l’Europe connaîtra une deuxième vague épidémique. La Directrice de ECDC, Andrea Ammon, déclare que le continent doit s’y préparer dès maintenant ; il reste à savoir quand et à connaître l’ampleur de cette épidémie. Elle a ajouté « Le virus est autour de nous, circulant beaucoup plus qu’en janvier et février. 85% à 90% de gens restent exposés à la maladie Covid-19 puisque les chiffres concernant l’immunité ne sont pas encourageants. Elle a précisé qu’il faut être réaliste et que ce n’est pas le moment de se relâcher complètement.

De son côté, le Dr Hans Kluger, directeur de la région européenne de l’OMS, dans une interview accordée à nos confrères du Telegraph, a lancé une mise en garde sur le danger imminent d’une deuxième vague meurtrière de la pandémie du coronavirus qui n’est pas finie. Pour le Dr Kluger, le temps est à la préparation et non à la célébration. Et pour cause, le deuxième pic pourrait coïncider avec d’autres maladies infectieuses. A ce titre, il déclare : « je suis très préoccupé par une deuxième vague. A l’automne, nous pourrions avoir une deuxième vague de la maladie Covid-19 et une autre de grippe saisonnière ou de rougeole ». Une inquiétude que partage le professeur Chris Whitty, médecin chef au Royaume-Uni, en prenant pour exemple l’épidémie de la grippe espagnole. Ce dernier corrobore les prévisions du Dr Kluger et avertit sur une probabilité d’une deuxième vague plus meurtrière de l’épidémie.

Autant dire que les avis des scientifiques divergent sur l’intensité et la virulence d’un deuxième pic. En réalité ces derniers savent encore peu de choses pour pouvoir prédire les changements que ce virus connaîtra. La meilleure protection demeure donc, le respect de la distanciation sociale et des mesures d’hygiène de protection ainsi que le port du masque qui doit être obligatoire. Nous serons probablement amenés à vivre avec le coronavirus pour un certain temps.