« L’épidémie est en train de disparaître » assure le Pr Didier Raoult

Publié le 26 mai 2020
MAJ le 26 novembre 2024

Alors qu’il déclarait il y a un mois que le coronavirus allait probablement disparaitre au printemps, le Pr Didier Raoult persiste et signe. Le Parisien rapporte que dans son dernier bulletin d’information publié sur son désormais célèbre compte Twitter, l’infectiologue marseillais assure à nouveau que l’épidémie qui a mis le monde en alerte est « en train de se terminer ».  Il en veut pour preuve une diminution significative du nombre de cas déclarés dans la cité phocéenne avec un seul cas détecté lundi.  

Il y a quelques semaines, le Pr Raoult émettait déjà l’hypothèse que l’épidémie de coronavirus allait disparaitre « dans un mois ». Un mois plus tard, l’éminent scientifique réaffirme que celle-ci touche à sa fin dans l’Hexagone. Alors que la France vient d’entamer un déconfinement progressif, celui qui publie chaque semaine les résultats de ses observations sur sa chaine YouTube n’en démord pas. Pour lui, la deuxième vague tant redoutée n’aura pas lieu. « Nulle part il n’y a de deuxième vague, il y aura quelques cas sporadiques ici ou là mais il n’y a plus de dynamique épidémique », soutient-il. Une affirmation qui lui vaudra une fois encore, d’être au cœur de la polémique.

« Un seul cas détecté »

Le directeur de l’IHU Méditerranée se veut une nouvelle fois optimiste. Il assure que l’épidémie du virus qui a émergé à Wuhan est en train de disparaître à Marseille, avec « un seul cas détecté hier [lundi, NDLR] malgré le fait qu’on ait testé plus de 1200 personnes ». Puis d’ajouter : « On voit bien que les choses sont en train de s’arrêter ». Il explique ce ralentissement par le fait que les patients aient été « systématiquement diagnostiqués et traités ». Et pour cause, « le traitement diminue la durée du portage viral » précise-t-il.

Si le Pr Raoult se base sur l’avancée de l’épidémie dans la porte de l’Orient, il se veut également rassurant concernant le reste de la France.  « Cet épisode est en train de se résoudre. Il n’y a nulle part de deuxième vague, c’est la courbe banale », assure-t-il.

L’OMS appelle à la prudence

Bien que l’épidémie semble ralentir en Europe, l’OMS en appelle à la prudence et rappelle qu’une « extrême vigilance est nécessaire ». A raison, puisque si le nombre de cas recensés semble diminuer, le virus n’a pas pour autant disparu. Dans ce contexte, Michael Ryan, responsable des questions d’urgence sanitaire de l’agence onusienne déplore le fait que « certains pays » aient préféré « fermer les yeux et avancer en aveugle » vers le déconfinement, peut-on lire sur le Parisien. Et de poursuivre en affirmant que : « Si la maladie persiste à un faible niveau dans les pays qui n’ont pas la capacité d’étudier les foyers, de les identifier, le risque existe toujours que la maladie reparte ».

Cette crainte de devoir faire face à une nouvelle vague est partagée par de nombreux scientifiques. Parmi eux, le Dr Laurent Alexandre, ancien chirurgien qui, lors d’une intervention sur la chaine RT France, accuse le Pr Raoult d’être « trop optimiste ». Il ajoute : « Je crois qu’il faut être très prudent, nous nous sommes tous trompés en janvier/février (…) Le Pr Raoult expliquait que l’épidémie ne toucherait pas l’Europe, qu’elle ne concernerait que quelques Chinois, et qu’elle ferait moins de victimes que les accidents de trottinette ».

Pour le médecin et écrivain sur la thématique de l’intelligence artificielle, il est important de faire preuve de prudence et être certain qu’il n’y aura pas de deuxième pic avant de faire de telles annonces. « Les gens vont relâcher leurs efforts, et on risque d’avoir un confinement sévère dans trois semaines, un mois (…) Cette fois, c’est 15 à 20 % de baisse de la production qu’on va avoir, l’économie de nos pays ne pourra pas le supporter ». Puis de conclure : « Par pitié, ne faisons pas croire aux gens qu’il n’y aura pas de deuxième pic, cela va les inciter à relâcher leur vigilance. Ce serait vraiment dramatique en terme de mortalité mais également en terme de conséquences économiques ».