Des gens appellent la police parce qu’une famille «noire» adopte un bébé blanc

Publié le 28 mai 2020
MAJ le 26 novembre 2024

C’est en 1950 que débute la lutte du mouvement des droits civiques pour mettre fin aux inégalités entre Blancs et noirs aux Etats-Unis. Pourtant, près d’un siècle plus tard, la ségrégation raciale persiste dans le pays de l’Oncle Sam. Cette famille afro-américaine qui a été « dénoncée » à la police pour avoir adopter un enfant de couleur blanche en est l’exemple fait chair. Voici l’histoire de la famille Baldwin et du petit Princeton relayée par le site américain Today.

Dépasser les préjugés et les regards sombres, tel est le défi de cette famille afro-américaine qui a décidé d’adopter un enfant « blanc » nommé Princeton.

Famille de Princeton

La rencontre

Keia Jones-Baldwin et son mari Richardo avaient l’intention d’accueillir un enfant et sont tombés amoureux d’un petit garçon nommé Princeton. « Le superviseur du centre d’adoption m’a appelé et m’a demandé s’il y avait un moyen d’aller à l’hôpital et de faire peau à peau avec un bébé » a déclaré Keia. C’est sans hésitation qu’elle a pris son véhicule afin de se hâter vers l’endroit où se trouvait Princeton. La liaison s’est rapidement faite et les visites au petit enfant sont devenues une habitude pour la femme de 36 ans.

Keia Richardo

Un membre de la famille

Dès qu’il était possible pour Princeton de quitter le centre d’adoption, il a été décidé par la famille qu’il séjourne trois mois. Cette petite période s’est aussitôt étendue. Il était officiellement devenu un membre à part entière de la famille Baldwin dont la fratrie composée de trois frères et sœurs était agréablement surprise.

Malgré le bonheur vécu par la famille, une variante a vite fait de changer le cours des événements. La famille d’accueil de couleur noire subissait des regards particulièrement malveillants.

« On me demande souvent si je suis la baby-sitter de Princeton. J’ai droit à des questions telles que : ‘Pourquoi ne l’avez-vous pas laissé vivre avec une famille de sa propre race ?’ » raconte sa maman de cœur. Pire encore, ils ont même été signalés aux forces de l’ordre sous prétexte qu’ils ont kidnappé Princeton.

Princeton

« Nous étions en vacances et nous en avions profité pour faire une séance photo. La fille derrière la caméra disparaissait puis revenait avant de demander : « C’est votre bébé ? », à cela j’ai répondu qu’il l’était. Elle a ensuite dit « Je venais de prendre une photo de ce bébé avec sa famille il y a de cela deux semaines » » se souvient Keia. Une situation qui a immédiatement mené le couple à devoir prouver aux autorités que le bébé était bel et bien sous leur garde.

Le même schéma s’est produit avec une autre personne accusant la femme d’avoir volé Princeton ainsi que son propre véhicule.

Famille de Princeton 1

La famille ne baisse pas les bras

Keia et son mari ne se lamentent pas pour autant et décident de passer à la vitesse supérieur en tentant de briser les barrières raciales dont pâtissent plusieurs familles. Pour ce faire, ils ont créé une page Facebook où elle partage les moments de qualité vécus par sa famille multiraciale reconstituée. Le petit Princeton est manifestement très heureux au sein de son nouveau foyer et cela démontre bien à quel point toute considération ethnique et raciale ne relève que du détail.

Police de Sanford

« Je ne me base pas sur les liens du sang pour me faire une idée de la famille mais plutôt sur l’amour. Lorsque Princeton est entré dans nos vies, il est entré dans nos cœur. L’amour triomphe de tout. » se défend sa maman.

Famille de Princeton 2

Le défi à relever après l’adoption d’un enfant

L’éducation d’un enfant est une épreuve à elle seule d’autant plus qu’elle est encore plus ardue quand il s’agit d’adoption. En effet, cela implique des accommodations particulières au sein de la famille puisque l’enfant fera face à des défis d’adaptation tant sur le plan affectif que sur le plan physique.

Ainsi, une préparation tenant compte du contexte de l’enfant ainsi que celui du foyer prêt à l’accueillir est plus que nécessaire. Raison pour laquelle il existe des ateliers de préparation à l’adoption auxquels il convient de recourir pour tenir comptes des paramètres à prendre en compte en adoption.